mercredi 11 juillet 2018

Emplois saisonniers/ventes de fruits et légumes : des employeurs malhonnêtes sévissent

Depuis le début de la saison estivale, nous sommes alertés, notamment par des parents, désabusés et en colère, concernant la répétition d'un même procédé, par des employeurs, pour la vente, sur les marchés, de fruits et légumes. Ils promettent à des jeunes un emploi saisonnier. Ils ne font signer aucun document. Ils demandent aux jeunes de venir travailler un jour à l'essai, et, après celui-ci, ils ne sollicitent plus le ou la jeune. Ils font de même pendant plusieurs jours, pour autant de jeunes. Pour "rémunération", ils "payent en nature", en "donnant" des légumes invendus. Nous dénonçons cette attitude, cette logique, d'escroquerie. Nous ne pouvons nous tourner vers un syndicat départemental de l'agro-alimentaire, puisque celui-ci, contrairement à ce que des représentants CGT avaient affirmé, promis, à la CGT à Montreuil, n'existe pas. Nous invitons les jeunes salariés à obtenir de l'employeur du document, et s'il refuse, à se faire prendre en photo sur le lieu de travail (discrètement, pour que l'employeur concerné ne puisse immédiatement protester). Nous dénonçons ces voleurs qui, bien souvent, arguent de difficultés financières qui, lorsqu'on vérifie, n'existent pas. Mais parce qu'ils sont des producteurs/vendeurs en agriculture, ils appliquent le vieil adage bien connu de ce monde-là, à savoir que "cela a eu payé, mais cela ne paye plus". Les banquiers qui gèrent leurs comptes bancaires disent autre chose...

jeudi 26 avril 2018

Il y a 40 ans, la révolution portugaise – 25 avril 1974 : le peuple n’a plus peur

« Le peuple n’a plus peur » titrait un journal, le 12 mai 1974. Le 25 avril 1974, un coup d’État mené à bien par le Mouvement des forces armées (MFA), en désaccord avec la guerre coloniale qui durait depuis treize ans au Mozambique, en Guinée et en Angola, mit fin à la dictature portugaise. Il y avait eu 48 ans de dictature, d’abord sous la direction d’Antonio Salazar, puis, après 1968, celle de Marcelo Caetano. Immédiatement, et contre l’appel des militaires qui dirigeaient le coup d’État et insistaient à la radio pour que les gens restent à la maison, des milliers de personnes sont sorties dans la rue, surtout à Lisbonne et Porto. Et c’est grâce à eux, qui criaient « mort au fascisme » devant la caserne du Carmo, à Lisbonne, que le gouvernement fut encerclé. Les portes des prisons de Caxias et Peniche furent ouvertes pour permettre la libération de tous les prisonniers politiques. La PIDE/DGS, la police politique, a été démantelée tout comme a été attaqué le siège du journal du régime A Epoca, et la censure a été abolie. Le 28 avril, trois jours après le coup d’État, les habitants du quartier populaire de Boavista occupent des maisons vides et refusent d’en sortir, en dépit des injonctions des militaires et de la police ; les employés de banque commencent à contrôler la sortie des capitaux et, à partir du 29 avril, ils tiennent des piquets aux portes des établissements. Le même jour, les employés de bureau occupent le syndicat (les syndicats étaient restreints dans leur liberté sous la dictature et leurs directions étaient pro-régime) et en expulsent la direction ; le jour suivant, plusieurs syndicats occupent le ministère des Corporations et de la Sécurité sociale, qui devient le ministère du Travail. Ce jour-là, 10 000 étudiants se réunissent en assemblée plénière à l’Institut supérieur technique, l’école supérieure d’ingénieurs la plus importante du pays, et les travailleurs de la construction civile démettent la direction du syndicat dont ils occupent le siège. Une grève commence à la Transul, une entreprise de transport, et le Mouvement de libération de la femme (MLM) est créé. Une semaine plus tard, la manifestation du 1er Mai – qui devient le jour du Travailleur – rassemble près d’un demi-million de personnes à Lisbonne. Dans tout le pays, c’est un million de Portugais qui participent aux manifestations pour entendre 200 orateurs. Les occupations de logements se poursuivent. Les quinze premiers jours de mai voient des grèves, des arrêts de travail et des occupations dans des dizaines d’usines et d’entreprises. De nombreuses manifestations, dirigées surtout par l’extrême gauche radicale, condamnent la guerre coloniale. La révolution portugaise avait commencé, une révolution dans un pays d’Europe occidentale, au milieu des années 1970, dans l’espace géostratégique de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord). Pour tous, dans le pays et à l’étranger, ce fut une surprise. La révolution venue de loin L’empire portugais s’effondra tardivement, en 1974, après avoir mobilisé près de deux millions de travailleurs forcés (dans les mines d’Afrique du Sud, les plantations de coton d’Angola, entre autres cultures) et une guerre de treize ans (1961-1974) pour empêcher l’indépendance des pays africains, Angola, Cap-Vert, Mozambique, Guinée-Bissau. Érigée pour construire les monopoles et contrôler le monde du travail, la dictature tomba dans les mains des travailleurs en avril 1974 et, en mars 1975, une part importante des propriétaires de ces groupes dut s’enfuir du pays après une expropriation de l’État qui visait à mettre fin au contrôle ouvrier qui s’était généralisé à partir de février 1975, surtout dans le secteur bancaire et dans les grandes entreprises, de la métallurgie-mécanique entre autres. La structure ankylosée de l’empire – et de son régime bonapartiste – conduisit à la rupture sociale la plus importante de l’après-guerre en Europe : la durée de sa chute fut proportionnelle à sa longévité, si bien qu’aucun historien jusqu’à aujourd’hui n’a pu établir le nombre de réunions de travailleurs pour la première semaine consécutive au coup d’État du MFA, car il y en eut des centaines, voire des milliers, dans tout le pays. Un empire anachronique, brutal dans les colonies, figeait la mobilité sociale de la métropole et offrait peu à ses jeunes – un million et demi de personnes ont émigré du pays, surtout pour l’Europe du centre entre 1960 et 1974 – conduisant l’État portugais au bord de l’effondrement militaire et financier. Pour mettre fin à la guerre, un mouvement de capitaines fit le coup d’État militaire du 25 avril 1974, qui ne rencontra qu’une résistance faible. On aura dénombré au total quatre morts, cibles des tirs de la police politique assiégée. Cependant, le petit nombre de morts dans la métropole ne peut se comprendre qu’au regard d’une armée divisée par l’horreur de la guerre coloniale, division née de la résistance des peuples africains dans les révolutions anticoloniales. Les Africains payèrent de leur sang pendant 13 années la crise de l’armée, qui fut ainsi incapable de réprimer les populations à Lisbonne en 1974 et 1975. L’hypothèse historique avancée par la IIIe Internationale – Nous arriverons à Londres via Delhi ! – fut réalisée de façon exemplaire au Portugal. Et elle est venue de loin, en partant de l’Afrique. En 1975, la question principale discutée dans toutes les chancelleries occidentales était, après le Vietnam, la révolution portugaise, dont une possibilité d’extension à l’Espagne franquiste et à la Grèce des colonels a conduit l’administration nord-américaine à redouter une « Méditerranée rouge », pour reprendre les mots de Gerald Ford. La chute du régime laissait derrière lui un pays colonialiste européen, dont la structure sociale combinait une industrie florissante, une bourgeoisie qui faisait ses premiers pas dans la mondialisation et un peuple maintenu dans les bas salaires, l’ignorance et l’arriération. On se rappelle que le Portugal était alors une sorte « d’Albanie atlantique », où « le divorce est réprimé, où beaucoup de livres, de films et de chansons sont interdits, tous les arts censurés, les médias muselés, où beaucoup d’enfants marchent pieds nus, où la majeure partie de la population n’a ni réfrigérateur, ni téléphone, télévision ou salle de bains, où on ne peut brocarder ou critiquer les autorités, où il n’y a pas de droit de manifestation ou de grève, où il faut une autorisation pour avoir un briquet ou un transistor à piles, où l’agriculture se fait avec des charrues moyenâgeuses à traction animale, où le trafic routier est encombré par les charrettes et les chars à bœufs, où le prêt-à-porter est quasi inexistant, où le Coca Cola arrive par contrebande, où la police politique torture dans les prisons, où il n’y a ni autoroutes ni…. élections ». Caractéristiques de la révolution La révolution portugaise a quatre caractéristiques déterminantes qui peuvent aider à expliquer l’ampleur de la perturbation sociale, avec une dimension de contrôle ouvrier et la perturbation du processus d’accumulation inusités dans cette région à cette période : ► 1. C’est un processus issu d’une défaite militaire d’une armée régulière face à des mouvements révolutionnaires de guérilla soutenus par des paysans de la Guinée-Bissau, de l’Angola et du Mozambique ; ► 2. Cette défaite s’est combinée à la plus grave crise économique du capitalisme de l’après-guerre, commencée en 1973. Les mesures anticycliques de fermetures d’usines conduisent à des licenciements : en réaction à cela, en 1974-1975, il va y avoir généralisation des occupations d’usines et d’entreprises (en 1977 on a enregistré plus de 300 entreprises autogérées et plus de 600 coopératives) ; ► 3. Il est marqué par l’entrée en action du mouvement ouvrier ; ► 4. Il est marqué par les spécificités de ce mouvement ouvrier portugais, caractérisé par sa jeunesse (une grande masse de jeunes paysans récemment qualifiés qui vont de la campagne à la ville dans les années 1960), par la désorganisation politique et syndicale et leur concentration dans la ceinture industrielle de Lisbonne, la capitale du pays. L’absence d’organisations libres et démocratiques de travailleurs, un talon d’Achille du mouvement ouvrier sous l’Estado Novo [1], a contribué en même temps à la radicalisation de la révolution – l’absence de ces organisations dans la majorité des usines et des entreprises du pays a favorisé l’ouverture spontanée d’un espace d’où ont surgi les commissions de travailleurs. Ainsi, ce qui a commencé le 25 avril comme un coup d’État, lancé comme une révolution politique démocratique (changer le régime politique), était en réalité le germe d’une révolution sociale (qui imprime des changements dans les rapports de production). Le sujet social – les travailleurs – en marche pour la liberté politique, a préparé et opéré ce saut, d’une révolution démocratique pour une révolution sociale en un seul processus, comme Trotsky l’avait analysé dans la théorie de la révolution permanente. Cette révolution démocratique n’a pas attendu les élections à la Constituante, qui se sont tenues un an après le coup, le 25 avril 1975. En quelques jours ou semaines, en avril et mai 1974, le régime politique de la dictature fut presque totalement démantelé et remplacé par un régime démocratique. Il n’y a pas eu depuis en Europe une révolution remettant en cause la propriété privée de moyens de production. Cela c’est traduit par le transfert, selon les chiffres officiels, de 18 % du revenu du capital vers le travail, ce qui a permis le droit au travail, des salaires au-dessus de la reproduction biologique (au-dessus du « travailler pour survivre »), un accès égalitaire et universel à l’éducation, la santé et la sécurité sociale. Ce fut aussi la dernière révolution européenne qui vit se développer le contrôle ouvrier de forme extensive. Il y eut même discussion et confrontation entre autogestion (les travailleurs sont les « propriétaires » de l’usine) et contrôle ouvrier (la remise en question totale de la production et le refus de « gérer l’anarchie capitaliste et d’être leur propres patrons », pour citer des documents de l’époque). L’autogestion fut majoritaire au sein des petites entreprises sans capital, le contrôle ouvrier, dans les grandes entreprises et les usines. Une force sociale en passe d’imposer une culture La conscience de la division la société en classes sociales, en 1974 et 1975, a une dimension historique. Les travailleurs se considéraient comme tels et en tiraient de la fierté. Le mot socialisme s’est banalisé et la croyance dans une possibilité de changement s’est généralisée. Garcia Marquez a atterri à l’aéroport de Portela le 1er juin 1975, en provenance de Rome. “J’avais l’impression de vivre à nouveau l’expérience de jeunesse d’une première arrivée, pas seulement en raison d’un été prématuré au Portugal, ou à cause de l’odeur des fruits de mer, mais aussi à cause du souffle et de l’air d’une liberté nouvelle qu’on respirait partout (…).” Garcia Marquez décrit Lisbonne – qu’il appelle “le plus grand village du monde”, à cause de la vie sociale et socialisante intense qu’on y menait – comme une ville militante, une ville qui ne dort jamais : “Tout le monde parle et personne ne dort. À 4 heures du matin, un jeudi, il n’y avait pas le moindre taxi vide. La plupart des gens travaillent sans horaires et sans pauses, bien que les Portugais aient les salaires les plus bas d’Europe. On fixe des réunions tard dans la nuit, les bureaux sont éclairés jusqu’à l’aube. Si quelque chose sort de cette révolution, ce sera la facture d’électricité.” » [2] Manuel Vazquez Montalban était à Lisbonne au moment du coup. Futur écrivain de renommée mondiale, il écrivait alors des chroniques pour TeleXpress, de Barcelone, qui vivait alors dans la nuit franquiste : « Paco Ibanez, Patxi Andion et la nouvelle chanson catalane sont présents à la radio et la télévision et on peut en dire autant pour les politiques et les démocrates espagnols qui affluent au Portugal, mus par le slogan : “C’est la première révolution où nous pouvons aller en voiture”. Si le tourisme de loisir était une des premières sources de devises dans le Portugal fasciste, le tourisme politique va le remplacer dans le Portugal démocratique (…) les hôtels sont remplis de voyeurs [3] de la liberté » [4]. C’est probablement l’un des rares moments de l’histoire de ce pays (cela s’est passé aussi avec des secteurs du mouvement ouvrier dans une séquence de la première République [révolution du 5 octobre 1910]) où des pans entiers de travailleurs tirent une fierté d’être des travailleurs. En d’autres termes, il existait une force sociale en passe d’imposer une culture qui remettait en question l’idéologie dominante définissant le travailleur comme quelqu’un qui travaille parce qu’il y en a d’autres – très intelligents – qui gèrent à leur place la production : une idéologie des « entreprises créant l’emploi ». C’est cela qui a été subverti par la révolution : le travailleur a gagné la centralité culturelle qui correspond à son rôle économique. De par l’extension de la dualité des pouvoirs (commissions de travailleurs, habitants, soldats, l’équivalent de conseils, élus à la base, en plénière et dont les représentants étaient révocables à tout moment), la révolution des œillets est l’une des révolutions les plus importantes de tout le XXe siècle. De ce point de vue, celui de l’extension de ce pouvoir parallèle à celui de l’État, il s’agit d’un processus historique qui a bien des similitudes avec la révolution italienne de 1919-1920 – connue comme bieno rosso [5] –, avec la révolution hongroise de 1956 et avec la révolution chilienne. La démocratie de base qui avait pour base les lieux de travail et d’habitation, permit à quelque 3 millions de personnes de décider, non pas par délégation de pouvoir tous les quatre ans, mais quotidiennement. Il s’y décidait de ce que la société devait produire, et comment elle devait être gérée. Jamais autant de personnes n’ont décidé comme au Portugal entre 1974 et 1975. La défaite de la révolution commence à partir du coup d’État du 25 novembre 1975, réalisé par la socialdémocratie alliée à l’Eglise et à la droite, et du fait de l’absence de résistance du Parti communiste (qui considérait le Portugal sous influence occidentale dans le cadre de Yalta et Potsdam). Elle commence par imposer la « discipline », c’est-à-dire la hiérarchie, dans les casernes, mais elle se consolide à travers un régime démocratique représentatif. Le Portugal est un ballon d’essai de la dite « contre-révolution démocratique » (ou théorie de la transition démocratique, selon la politologie d’inspiration libérale) qui va être appliquée dans l’Espagne franquiste et par la suite dans toute l’Amérique latine dans les années 1980. C’est la doctrine Carter, c’est-à-dire l’idée que, au moins pour une longue période, pour vaincre les processus révolutionnaires, les élections et la démocratie libérales étaient préférables aux régimes dictatoriaux. Le Portugal fut le premier exemple, du point de vue de la bourgeoisie, du succès d’une révolution défait par l’instauration d’un régime de démocratie représentative qui, pour s’imposer, a mis fin à la démocratie à la base, dans les casernes, les usines, les entreprises, les écoles et les quartiers. Cauchemar historique des classes dirigeantes L’État n’a pas été conquis par les travailleurs. Il y eut une énorme crise de l’État, mais il ne s’est pas effondré, parce que les pouvoirs parallèles créés lors de la révolution ne sont pas parvenus à se développer et à se coordonner au niveau national pour représenter une alternative viable de pouvoir – c’est l’une des explications de la facilité avec laquelle la droite mène le coup d’État du 25 novembre 1975. Mais aujourd’hui, en pleine mise en œuvre des mesures anticycliques post 2008, ce passé révolutionnaire – quand les plus pauvres, les plus fragiles, souvent analphabètes, osèrent prendre leurs vies en mains – est une sorte de cauchemar historique des classes dirigeantes actuelles portugaises. Tant et si bien qu’on insiste, lors des 40 ans de la révolution, pour célébrer seulement le jour du 25 avril, en oubliant que ce jour fut le premier des 19 mois historiquement les plus étonnants de l’histoire du Portugal, et que le Portugal a été, avec le Vietnam, le pays le plus suivi par la presse internationale d’alors : les photos d’habitants des bidonvilles, souriants, tendant les bras à côté de jeunes militaires barbus et joyeux, ont rempli d’espoir les peuples d’Espagne, de Grèce, du Brésil… et ont fait jubiler la majorité de ceux qui vivaient ici. Une des caractéristiques des photos de la révolution portugaise est que les personnes y sont presque toujours souriantes. Et ce n’est pas par hasard que Chico Buarque, le plus fameux musicien brésilien, a chanté dans le Brésil alors sous dictature, quand il apprit la révolution : « Je sais que tu fais la fête, mec ».

dimanche 22 avril 2018

A Blanquefort, samedi 21 Avril 2018, nous étions avec les Ford, la CGT des Ford, pour défendre les travailleurs, l'outil de production, le réveil de la CGT




Samedi 21 Avril, à Blanquefort, les travailleurs de chez Ford, à commencer par les CGT de l'entreprise, appelaient à une journée de soutien, avec des débats, et, en fin de journée, une fête. Le SMP CGT SG a été représenté par des membres du bureau et des adhérents, afin d'exprimer à ces travailleurs et à nos camarades, par leur présence, un soutien clair et total. 




























La salle pour les débats de l'après-midi a été remplie, par des femmes, des hommes, de tous les horizons, d'autres syndicats CGT, des Sud, CNT, NPA, PCF, et d'autres encore. Lors de la première partie des débats, les échanges entre les représentants des différents syndicats de chez Ford ont été honnêtes, sincères, et donc parfois difficiles. Les perspectives des uns et des autres diffèrent, en fonction de leurs conditions de travail, de leurs salaires, de leurs perspectives, si le site devait fermer. Les cadres n'ont pas les mêmes inquiétudes que les ouvriers, puisqu'un réemploi leur est souvent plus facile, sans parler de ce que l'entreprise doit verser pour un licenciement. Mais c'est la volonté de continuer à travailler à Blanquefort, à produire des éléments des voitures de la marque, qui domine. Les personnes présentes ont fortement applaudi lorsque Philippe Poutou a rappelé la longue histoire des fonds publics versés à Ford, et que cet argent public versé faisait de l'entreprise, à Blanquefort, une entreprise "publique", socialisé.




















Les motifs de la multinationale américaine ont été cités et contredits, avec des arguments imparables. Par exemple, la "compétitivité du site" est forte, voire supérieure à d'autres sites, selon les chiffres et les propos de la direction de Ford. Ce projet de fermeture s'inscrit dans une recherche de profits toujours plus importants, mais aussi par la volonté de continuer à frapper la classe ouvrière en France, laquelle continue de ne pas se laisser faire. 




Dans la deuxième partie des débats de l'après-midi, Michel (en Gaston Lagaffe qui fait du stand-up) et Monique Pinçon-Charlot (la maîtrise incarnée), ont répété ce que sont leurs connaissances, leurs certitudes fondamentales, sur la grande bourgeoisie en France (quelle que soit la nationalité de ses membres), sur leur logique et solidarité "de classe", autrement plus organisée, systématique, sur leur violence permanente, par l'appropriation de tout - et pourquoi pas de tous, tellement nous sommes proches d'un rétablissement officiel de l'esclavage. Serge Halimi, de "Le Monde Diplomatique" (un journal indépendant, ce qui est rarissime) de son côté, a rappelé comment ces dernières décennies, la contre-révolution conservatrice, réactionnaire, a attaqué, comme Reagan dès son entrée en fonction, les travailleurs, et, en France, le fait désormais avec une intensité jamais vue depuis... - depuis... Napoléon III ?  











































Après ces interventions, celles et ceux qui se sont exprimés ont dit, leur joie d'être ensemble, de faire connaître aux Ford leur soutien, durable, leurs questions sur l'organisation, les objectifs, des luttes, leur écoeurement face à la violence patronale et gouvernementale - on pourrait dire "gouvernemenpatronale", tant nous sommes à l'opposé de la séparation de l'Etat et du MEDEF. 











































Pour cette organisation, la CGT peut et doit jouer un rôle premier et décisif, mais pour l'heure, comme l'a prouvé cette journée, l'UD CGT Gironde et la Confédération préfèrent s'absenter de tels mieux et moments, parce qu'ils sont exigeants. La secrétaire de l'UD CGT 33 n'était pas présente, voire représentée, comme le bureau de l'UD. Les élections lors d'un Congrès (lorsqu'elles sont, en outre, honnêtes, crédibles), ne donnent pas une légitimité définitive, jusqu'au Congrès suivant. Une direction départementale CGT qui n'est pas capable d'être aux côtés de celles et ceux qui luttent pied à pied face à un pouvoir politique et économique en France à la dérive, n'a plus, selon nous, cette légitimité CGT qui repose sur le respect des statuts, l'organisation du travail collectif, le soutien réel aux travailleurs mobilisés, en lutte. Les communiqués par mail sont ce qu'ils sont, des paroles faciles, et sans force.

Le SMP CGT SG a interpellé, également par un tract, les camarades CGT sur cette situation, sur cette question : un Congrès exceptionnel ne devrait-il pas être convoqué le plus tôt possible ? La direction de l'UD CGT Gironde ne doit-elle pas, selon nos camarades, démissionner ou, si elle ne le veut pas, être démissionnée par notre requête collective ? C'est que, depuis sa réélection, la secrétaire de l'UD CGT Gironde est responsable du fait que l'UD CGT impose son bureau comme un gouvernement de la CE de l'UD, n'informe pas totalement et clairement les membres de la CE, en écartant des faits, des sujets, des problèmes, et impose un positionnement syndical, social, contre les organisations les plus actives dans les luttes, lui préférant le "dialogue avec les organisations syndicales représentatives", comme la CFDT, alors que celle-ci est, en soi, une trahison des travailleurs.









 

De son côté, le député du cru, Benoit Simian, habillé comme un député bourgeois, est venu. Quand il a commencé à s'exprimer, sans se présenter (LREM est un club de "stars"), et en a appelé "au sens de la responsabilité de la direction et des actionnaires de Ford", cet habituel double langage politique (étant donné que la responsabilité de la direction à l'égard des actionnaires est de leur permettre de faire le maximum de profit), il a suscité l'énervement et la colère de celles et ceux qui étaient présents, et qui l'ont donc invité par leur bronca à retourner auprès de ses maîtres patronaux. Ils nous interdisent de parler dans leurs médias, alors, légitimement, ce moment d'une parole libre de la classe ouvrière n'allait pas être gâché par les habituelles pratiques de séduction et d'engagements aussitôt dits aussitôt trahis.







D'autres photographies de l'après-midi sont disponibles ici, et notamment des photographies des dessins de Visan, qu'il a créé sur place, en écoutant les débats et y répondant par ses oeuvres, lesquelles ont souvent suscité l'hilarité, vous pourrrez comprendre pourquoi : https://drive.google.com/file/d/1rf-5IAcK0RfXWLPBIp7ExLADSjJ34lVi/view?usp=sharing

Il est urgent, de se réunir, de trouver de nouvelles formes de réponses à toutes les agressions que nous subissons, à les mettre en oeuvre ensemble, rapidement. Une journée de réflexions/décisions devrait être, à notre sens, organisée le plus tôt possible.

vendredi 13 avril 2018

France : la Dictature, en marche...

Le Roi de la République, M. Macron, s'est donc exprimé, avec, comme interlocuteur, un "journaliste", sympathisant de l'extrême-droite. Les choses sont claires. La "démocratie", c'est : voter, et une fois que vous avez voté, ou pas, obéir aux ordres. De la ZAD de notre Dame des Landes à la SNCF, "l'ordre républicain" consiste à... détruire la vitalité de la République, les citoyens et les travailleurs, dans leurs droits fondamentaux et dans leurs oeuvres utiles, afin que, comme pour les retraites, des fonds de pension, des actionnaires, des rentiers, détournent des fonds, publics. Ce n'est pas une conception de la "démocratie", mais au contraire de la dictature, qui nous est vantée, imposée, avec force violences. En tant que Cégétistes, confrontés à d'autres formes de dictature, ici, en Gironde, nous adressons à toutes et tous, les mobilisés, les travailleurs qui, encore, réfléchissent à leur engagement, nos salutations, et à les inviter à garder courage, face à ce mur patronal, à cette élite à la dérive.

mercredi 14 mars 2018

Les Ford à Blanquefort : aux talons d'Achille de l'entreprise américaine, lançons nos actions

Notre syndicat a adressé aux camarades des Ford de Blanquefort l'expression de notre soutien. Nous pensons que nous devons déterminer les faiblesses de cette entreprise, de la direction. Le 22 mars prochain, les Ford doivent être en tête de la mobilisation, aux côtés des cheminots, de tous les autres travailleurs mobilisés ce jour, des retraités, des étudiants. Maintenant, il est temps ! Nous devons dénoncer la dictature de la Bourgeoisie, son illégitimité sociale, totale.

Dialoguez avec le MEDEF, c'est, du temps perdu - le MEDEF n'est pas un "partenaire du dialogue social", mais un ennemi des travailleurs

Saint Macaire : l'installation de quelques migrants suscite le vomi alcoolique, dans une médiatisation dont les termes et perspectives interpellent










































Nous publions ici l'adresse de M. Lhomme, de Saint Macaire, connu pour son combat contre les compteurs Linky. Nous soutenons cette lettre, son propos. Nous sommes très inquiets, de voir des médias, contribuer à alimenter des sentiments troublés, voire mauvais, alors que dans le même temps, des problèmes, des affaires, qui concernent l'intérêt général, les travailleurs, n'ont aucun écho dans ces mêmes médias. L'instrumentalisation des problèmes liés aux migrations de personnes dont l'immense majorité le fait, par nécessité, et à cause de ce qu'un pays comme la France a pu faire, fait encore, en Afrique, au Proche Orient, constitue une diversion sociale permanente, qui aide l'extrême-droite et que celle-ci aide. Les migrants, dont le nombre est très faible, ne menacent pas la France. Par contre, les mafieux et les plus riches, qui sont souvent liés à ces mafieux, portent des coups, quotidiens, permanents, contre des personnes, des travailleurs et contre les finances publiques. Nous appelons les journalistes à équilibrer les publications, leurs reportages, en écoutant les citoyens, travailleurs, dont les conditions de vie, de rémunération, se dégradent, du fait de la politique patronale dictatoriale, que nous subissons depuis de trop longues années, en s'aggravant.

lundi 5 février 2018

Les Ford relaxés - la Justice peut être juste, elle le peut...

Le SMP CGT SG se réjouit de cette décision : https://rue89bordeaux.com/2018/01/poutou-ford-relaxes-apres-manif-salon-de-lauto/
Mais il y a trop de procédures juridiques contre l'activité syndicale, constitutionnelle, légitime. C'est le droit actuel qui est mauvais, parce que contradictoire. Mais c'est un problème général, comme le fait de proclamer les "droits de l'Homme", et de les violer, quotidiennement.

mercredi 31 janvier 2018

EHPAD de la Réole : dans la mobilisation nationale, les salariés sur le pont, et le SMP CGT SG à leurs côtés


 
Le 30 janvier, une mobilisation nationale des salariés des EHPAD a eu lieu. Cette mobilisation aura été une réussite. Les problèmes des EHPAD concernent les salariés et les usagers, et les salariés font un travail avec, au coeur de celui-ci, les usagers. Des mauvaises conditions de travail impactent donc les conditions de vie des usagers. En France, la conception et la gestion des EHPAD ne sont pas du tout satisfaisantes. L'analyse générale de ces problèmes est très bien établie, relativement partagée, mais les autorités font semblant d'entendre, de comprendre. Pour réponse, la Ministre de la Santé a annoncé le déblocage, national, de 50 millions d'euros, ce qui, compte-tenu du nombre d'établissements, d'établissements en situation grave, est une somme minuscule. Il faut insister sur la mauvaise gestion, tant des ressources que des "ressources humaines" : pour les premières, de mauvais choix conduisent à des problèmes, des difficultés, et pour les secondes, elles sont méprisées, ou maltraitées.





































Les EHPAD connaissent les mêmes logiques de gestion que celles des pires entreprises privées. Et pour que les choses aillent mieux, avec toujours plus de logique privée, la gestion de l'entretien de l'EHPAD ne sera plus assurée par des salariés en contrats aidés (supprimés à la hache par la majorité actuelle) mais par des salariés travaillant par une entreprise privée, en l'espèce Elior Services. Les salariés, mobilisés, avec le soutien des familles, des résidents, ont clairement dit : Stop ! à ces processus. Il va falloir continuer cette mobilisation ! Le SMP, représenté par son secrétaire, José Bengala, a tenu à exprimer aux salarié(e)s de l'EHPAD de la Réole le soutien total de notre syndicat, sa disponibilité, pour s'exprimer, pour agir.






samedi 27 janvier 2018

Une nouvelle victoire en Prud'hommes pour une salariée et camarade mais un chômage subi à cause d'une discrimination

Le SMP CGT SG a appris avec joie qu'une salariée et camarade que nous avons soutenu depuis quelques années a gagné un procès prud'homal, en première instance. Nous ne donnerons pas plus de détails sur cette victoire. Hélas. En effet, cette salariée est victime d'une discrimination, peut-être même pour un cumul de motifs, pourtant absolument interdits par des droits fondamentaux, constitutionnels. Sur un territoire donné, celles et ceux qui pourraient l'embaucher (qui ont des besoins) ne le font pas. Le SMP CGT SG va étudier cette situation et faire des choix. Une fois de plus, nous n'allons, ni laisser faire, ni laisser tomber.



lundi 22 janvier 2018

L’état des lieux - ou comment dissoudre la césure entre lutte sociale et lutte politique

  Une Tribune du Secrétaire du SMP CGT Sud Gironde

La Réole, le 22 janvier 2018

Nous sommes des militants révolutionnaires menant une activité syndicale, délégués ou non, dans les entreprises du privé. Parfois, l’état consternant des sections syndicales de nos entreprises nous empêche même de nous syndiquer ! Nous sommes éparpillés dans les fédération et confédérations dont nous n'apprécions pas souvent l’orientation,
Pourtant, nous sentons que les temps changent, que faire ? quelle perspective syndicale défendre ? renforcer telle confédération ? Pousser à la création de nouveaux syndicats radicaux ? Structurer des oppositions syndicales un peu partout ? Participer à des regroupements, et lesquels ? Organiser le travail intersyndical ? Prendre de plein droit nos responsabilités au sein des appareils syndicaux ? Il n’est pas difficile d’y voir clair, il n’est pas plus trop tôt pour débattre, proposer et lutter dans ce sens… Nous considérons que rejoindre le Front Social n’est pas qu’une alternative crédible, elle est crédible mais aussi justifiée et sérieuse.. Il ne faut pas laisser la confusion s’installer et profiter aux dirigeants syndicaux, de toutes tendances et qui nous ont entraîné dans un mouvement ouvrier dans l’état dans lequel on le trouve aujourd’hui. A l’heure où de nouveaux syndicats SUD se constituent régulièrement sans vraiment d’orientation ; à l’heure où la CFDT s’assume partenaire du gouvernement et du MEDEF, où FO est plus que jamais divisé et abandonné par ses bases et que le “ recentrage de la CGT se précise ?? “, le moment est venu de confronter nos points de vue et nos perspectives, de tracer les grandes lignes d’un syndicalisme de classe.

La CGT que nous voulons ne doit plus avoir peur de produire de l’utopie, sinon le patronat est le seuil fournisseur d’utopie !! Qu’est ce que la loi Macron, si ce n’est l’utopie des patrons d’il y a quarante ans ??


Un syndicalisme de classe

L’exploitation et le capitalisme sont au cœur de la société actuelle. Lutter pour leur abolition doit être le fil directeur de l’action syndicale. Il ne s’agit pas pour nous de combattre seulement tel ou tel excès particulièrement odieux, mais de remettre en cause l’exploitation de l’homme par l’homme. En ce sens, le syndicalisme de classe est celui porté par la classe ouvrière, les exploités du privé comme du public, producteurs de toutes les richesses et dépossédés de tout pouvoir sur leur vie.Peut-être aujourd’hui la classe ouvrière est-elle en retrait des combats partiels, affaiblie et désorganisée par des années de restructurations et de combats perdus contre les licenciements et le chômage. Il n’empêche en Belgique, au Portugal, au Brésil en Espagne ou en Argentine, comme en Corée du Sud ou en Turquie, le combat de la classe ouvrière mondiale est toujours vivant. Son développement numérique en Chine et en Asie du Sud-Est est riche de possibilités à venir. C’est elle qui est au cœur de la société et des transformations futures, et tout projet syndical qui ne s’organise pas autour d’elle ne peut déboucher que sur la conciliation avec les intérêts de la bourgeoisie. Aussi, il ne s’agit pas d’une déclaration de principes, mais d’un critère essentiel pour s’orienter dans toutes les luttes et débats en cours autour de la recomposition :Nous rejetons les mots d’ordre ouvertement nationaliste comme le «produisons français» ou au chauvinisme camouflé comme «développement industriel ». Nous refusons la défense de son entreprise ou de son pays au nom de la défense des emplois. Contre la solidarité de certains syndicats avec le Medef et gouvernements successifs, nous défendons une ligne de construction de l’unité entre travailleurs de différentes entreprises, de différents pays. Nous refusons, de même, de parler de la « défense des usagers » ou du « Service Public » et nous mettons en avant la défense des intérêts des travailleurs et des secteurs populaires dans l’accès aux soins, à l’éducation, aux transports… Nous disons que ce critère de classe nous sert de boussole pour savoir qui l’on privilégie dans le travail syndical. Dans la grande industrie comme dans le secteur public, notre priorité de travail doit être d’organiser les ouvriers et de construire, sur la base de leurs intérêts de classe, des revendications qui unifient largement contre le patronat et l’Etat. A l’inverse, nous nous opposons à un certain syndicalisme qui vise à mettre les ouvriers à la remorque de l’aristocratie ouvrière, des cadres, voire des patrons.

Un syndicalisme de solidarité

Il ne s’agit pas là d’un critère qui s’impose naturellement. Tout le monde se prétend aujourd’hui « solidaire », pour l’unité. Le « Tous ensemble ! » n’est-il pas le mot d’ordre partagé dans toutes les manifestations ? Mais ensemble pour quoi ? Solidaires en quoi ?La première des solidarités de classe est celle à l’égard de nos camarades immigrés, avec ou sans papiers, souvent les plus précaires des travailleurs. Ils sont marginalisés dans l'activité des confédérations ! Nous rejetons sans détour le nationalisme. Pour reprendre un des plus vieux mots d’ordre du mouvement ouvrier : « les prolétaires n’ont pas de patrie ». Combattre le chauvinisme et le racisme dans l’entreprise et en dehors est plus important que jamais en ces périodes troublées où le racisme maintient son influence parmi les travailleurs.
Cette solidarité n’est donc pas seulement « européenne », même si les conditions de combat relativement proches rendent les liens plus faciles. Certains discours visant à légitimer la Confédération Européenne des Syndicats (CES), cette institution de l’Europe impérialiste, recouvrent en fait un chauvinisme européen en formation derrière un internationalisme de façade. Cette CES qu’on nous vante dans les confédérations, n’est qu’une structure de technocrates de la relation sociale qui cherchent à se poser en interlocuteurs très responsables face à la Commission Européenne. D’où l’appel à vote Oui au référendum du 29 mai 2005, en France, repris par la CFDT et toute une fraction de la direction CGT, finalement mise en minorité, il faut le savoir et le dire !! La solidarité de classe que nous visons, concerne les travailleurs du monde entier, en particulier ceux des pays dominés, des pays d’origine de l’immigration. Pour cela nous rejetons toute forme de « préférence nationale » ou « européenne » et en particulier nous revendiquons l’ouverture de l’embauche des étrangers dans la fonction publique... … ce qu’ oublient de faire tous ceux qui défendent, en l’état, le statut des fonctionnaires… n’est ce pas ??La construction de l’unité de classe suppose le combat contre le racisme, mais aussi contre le sexisme. Temps partiel imposé, discrimination salariale, discrimination à l’emploi sont le lot des femmes travailleuses. Comme sur les questions de l’immigration, il ne faut pas hésiter à aller à contre-courant des idées dominantes dans le syndicat.
Le combat d’ensemble ne doit pas se faire en camouflant les situations particulières mais en intégrant la lutte contre les divisions que le patronat et l’Etat nous imposent.
Construire une solidarité de classe, c’est aussi la construire avec les chômeurs et les précaires. Nous rejetons le syndicalisme élitiste qui conditionne la titularisation des précaires au passage de concours. Dans le secteur public comme dans le secteur privé, nous devons nous battre pour l’embauche immédiate et sans condition des précaires qu’ils soient intérimaires, vacataires ou CDD. De même, la solidarité avec les sous-traitants de toute sorte, multipliés par suite des découpages juridiques opérés par les patrons, est indispensable pour reconstruire un syndicalisme qui organise tous les secteurs d’activité. Travaillons avec les privés d’emploi à construire un syndicalisme faisant converger en une même lutte celle des travailleurs sans emploi et des travailleurs avec emploi, par exemple contre l’intensification du travail. La solidarité c’est aussi le souci de sortir le nez des situations locales. S’il nous faut défendre pied à pied les intérêts immédiats des travailleurs dans les entreprises, nous ne pouvons nous satisfaire des petits rapports de force établis çà et là, souvent sur des bases étroites et locales. Le syndicalisme de classe ne se définit pas seulement à l’échelle de l’entreprise, voire du délégué. Il existe parce qu’il se situe par rapport à tous les enjeux syndicaux, nationaux et internationaux, contre les orientations portées par les directions confédérales. Pour cela, nous devons saisir autant que possible les occasions pour mettre en contact nos syndicats avec des travailleurs d’autres sites, d’autres entreprises, d’autres pays. Même si les retombées pratiques sont souvent faibles en terme de lutte commune, les conséquences sont généralement positives dans la prise de conscience des enjeux chez les syndiqués. Enfin, nous ne nous satisfaisons pas d’une solidarité « contre »... (contre le gouvernement du moment par exemple) qui cache souvent un « chacun pour soi », solidarité des mécontents qui évite d’affronter les corporatismes et les contradictions qui existent parmi les travailleurs. La solidarité que nous voulons est positive, « pour » la défense des intérêts de classe des travailleurs. Cela suppose débat et avancée, convergence sur un projet commun qu’il nous faudra bien définir mais surtout pas un syndicalisme jaune, qui refuse la politique de classe pour mieux collaborer avec le patronat, ce que font la plupart des syndicats qui s'appellent eux-mêmes « indépendants » ?? Au contraire, nous voulons un syndicalisme totalement indépendant du capital et de l’Etat, qui ait rompu tous ces liens entretenus depuis des décennies par des bureaucrates qui partagent maintenant la logique de nos exploiteurs.Nous refusons le syndicalisme qui rentre dans la défense de l’entreprise et de la nation, qui se prétend meilleur gestionnaire qu’un patron incompétent, qui propose contreplan sur contreplan, qui s’échine à chercher les moyens de financer nos revendications et enchaîne ainsi les travailleurs aux règles de l’économie capitaliste. Face aux restructurations nous défendons l’intérêt des travailleurs, et rien d’autre. Dans les structures syndicales économiques institutionnelles (Comités d’Entreprise, Conseil d’Administration, Commissions Paritaires...) nous refusons de rentrer dans le débat gestionnaire pour dénoncer au contraire les règles qui en régissent le jeu. Nous refusons le syndicalisme institutionnel de partage des tâches entre syndicats et patronat. Nous refusons un syndicalisme qui gère cantines, mutuelles, chômage et sécurité sociale, syndicalisme qui n’a apporté que corruption matérielle et idéologique dans nos rangs. On ne peut pas en même temps dénoncer le capitalisme et prétendre en être les meilleurs gestionnaires, voire de dignes représentants patronaux comme on a pu le voir dans certains CE...Nous refusons de négocier l’embauche ou les licenciements des ouvriers, de cogérer la carrière de nos collègues, comme dans l’Education Nationale. Nous refusons le syndicalisme institutionnel de « partenaire privilégié », le syndicalisme de clientèle, le syndicalisme de service, pour privilégier celui de la lutte de classe ! Notre syndicalisme est celui de l’indépendance de classe, qui définit ses objectifs par rapport aux intérêts des travailleurs, et d’abord les plus exploités. C’est pour cela que nous proposons des revendications considérées « utopiques » … et que nous refusons le mot d’ordre « Interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits et qui licencient ». Ce mot d’ordre, initié par Lutte Ouvrière puis repris par la plupart des forces politiques et syndicales, fait dépendre nos objectifs de la bonne santé de l’entreprise et laisse sur le carreau les travailleurs des entreprises perdantes dans la guerre économique ainsi que tous les sous-traitants. C’est ainsi que doit se construire notre camp, l’orientation syndicale de classe nécessaire à l’avenir des travailleurs.



Un syndicalisme véritablement collectif et démocratique

Nous en avons assez de ces délégués qui parlent en notre nom et utilisent notre force dans les combats au service des intérêts particuliers de quelques uns, qui signent des accords inacceptables ou nous prêchent la division du corporatisme ou du nationalisme. Nous voulons contrôler nos combats et notre action syndicale. Dans les conflits, nous voulons organiser comités de grève et assemblées générales, un contrôle collectif et permanent sur notre mouvement pour décider nous-mêmes de notre action. Mais nous avons aussi besoin d’organisations, de véritables syndicats qui nous représentent en permanence. Le syndicalisme n’est pas que la grève, c’est aussi l’éducation, l’organisation permanente des plus larges masses sur une orientation bien claire contre l’exploitation capitaliste.Contre l’individualisme qui imprègne toute la société capitaliste, le syndicalisme c’est aussi un moyen de préparation à la transformation de la société. C’est une école de solidarité, de lutte, de prise de conscience par l’apprentissage permanente d’autres relations et fonctionnements: l’apprentissage des décisions collectives, le partage des responsabilités et de la distribution des tâches, la rotation des dirigeantes de l’organisation. Pour cela nous avons besoin de délégués, de représentants, de mandats, de modes de contrôle. Nous avons besoin d’avantage d’Unions Locales, de structures interprofessionnelles ( MultiPro ), du fédéral et d'organisations internationales. La vie syndicale ne peut se mener sans une telle structuration !! Le problème n’est pas d’avoir des représentants, mais de savoir les choisir sur des bases claires et explicites, de pouvoir lessoutenir en permanence, jusqu'à remettre en cause leur mandat, d’élaborer collectivement (et non à partir de quelques experts, aussi syndicaux soient-ils) une orientation de classe. La démocratie syndicale est à réinventer et destinée à combattre l'ennemi bien mieux organisé que nous !! Nous défendons l’idée d’un syndicalisme de classe ; mais nous voulons aussi construire un syndicalisme de masse. Notre ambition est de construire un syndicalisme de classe majoritaire parmi les travailleurs. Nous pensons même que, dès aujourd’hui, il est possible d’organiser une fraction significative de la classe ouvrière et de l’ensemble des travailleurs autour d’un syndicalisme dynamique, radical, de rupture avec la société capitaliste. Pour cela, nous refusons le syndicalisme élitiste de quelques avant-gardes. Nous refusons, en particulier, de confondre organisation syndicale et organisation politique. Nous connaissons bien ce phénomène quand des structures CGT appellent à voter pour le député-maire du coin !!. Il existe aussi chez certains militants d’extrême gauche qui utilisent le syndicat comme une simple couverture pour le travail de construction de leur organisation politique. Mais le problème existe aussi chez un certain type de militantisme anarcho-syndicaliste qui confond les tâches entre ces deux types d’organisations et cherchent à ce que le syndicat prenne des positions extrêmement radicales sur des sujets variés, sans tenir compte de leur base et de la nécessité d’un syndicalisme de masse.
Les démarches ne sont pas les mêmes. Un Parti politique se constitue autour d’un programme de transformation de la société que seule une crise révolutionnaire permettra d’accomplir. Dans les luttes, il tend, et c’est normal, à raccorder les manifestations de protestation à son projet politique. Le syndicat, lui, doit organiser la défense quotidienne des travailleurs contre les empiétements du capital. Il a besoin de l’énergie et de la solidarité de toute la classe, il n’organise pas une avant-garde. Et sa façon d’aborder la politique est conditionné par ce point de départ. Le syndicat est amené à faire de la politique, à prendre position sur les grands problèmes : les attaques de la bourgeoisie bien sur, la nature de la production , la sécurité et l'environnement, la domination impérialiste etc.. Mais il est forcément limité dans son expression proprement politique à ce que peuvent assumer les syndiqués. Cela n’interdit pas, bien au contraire, l’activité de militants politiques révolutionnaires dans les syndicats. Ils apportent leurs analyses, leur compréhension, leurs propositions, précisément parce que le syndicat doit devenir une école de classe pour la libération des travailleurs. Mais ils se soumettent au débat démocratique et respectent les décisions prises solidairement. Voilà les grands axes sur lesquels, pensons-nous, doit se construire aujourd’hui un courant syndical de classe, en les défendant dans toutes les structures dans lesquelles nous sommes investis. C’est le socle, le point de départ d’un syndicalisme de classe, quelles que soient les situations particulières dans lesquelles nous nous trouvons les uns et les autres. Nous sommes tout à fait conscients que c’est insuffisant, que cela ne définit pas une orientation, une tactique, des choix syndicaux. Mais il faut en passer par là sans brûler les étapes, accepter de jeter à nouveau les fondations de nos organisations de lutte, contre toutes les pseudo évidences serinées par des bureaucrates intéressés. C’est ce que nous proposons de débattre le plus largement possible et d'utiliser comme un outil pour construire un renouveau syndical... avec Le Front Social.

Le Secrétaire du SMP CGT Sud Gironde
José BENGALA


Syndicat MultiPro CGT Sud-Gironde –
Mairie de la Reole – 1, esplanade Charles de Gaulle – 33190 La Reole
contact@syndicat-cgt-multiprosg.org

Janvier 2018





samedi 20 janvier 2018

La séparation de l'Etat et du MEDEF, une nécessité de laïcité et de défense des droits humains fondamentaux


Le MEDEF est appréhendé comme une "organisation patronale". Il s'agit avant tout d'une organisation cultuelle, dont l'objet du culte est l'argent, qu'elle prélève sur ce que nous produisons et échangeons. Elle a effectué, ils ont effectué, une OPA sur "l'entreprise", alors que le MEDEF n'est pas une organisation intéressée par les productions, mais seulement les rentes. Il s'agit également d'une organisation sectaire prête à tout pour sacrifier à son idole, en nous sacrifiant nous. Il est devenu nécessaire d'exiger la séparation de l'Etat et du MEDEF. Nous savons, désormais, que les principaux lieux de l'Etat sont des succursales du MEDEF, lequel usurpe les titres de l'Etat pour que des fondés de pouvoir réalisent ses quatre volontés. Aujourd'hui, le Front Social nous appelle à être ensemble contre le MEDEF. 

Le SMP invite les citoyens et les organisations écrivent librement à l'Union Européenne, telle qu'elle est organisée sur les "droits de l'Homme", afin de faire constater que plusieurs principes et objectifs du MEDEF s'attaquent à des principes et des dispositions de la Charte des droits fondamentaux, comme l'article II-1 sur la dignité humaine, II-3 sur l'intégrité, II-12 sur la liberté de réunion et d'association, II-21 sur la non discrimination, II-27 et II-28, sur les droits des travailleurs, ainsi que dans le même sens II-30 et II-31, II-47 sur le droit à un recours effectif et à accéder à un tribunal impartial. Le 20 Janvier, nous ferons connaître le détail de ces articles, les éléments et les raisons qui justifient la mise en cause du MEDEF comme organisation anti-sociale.

Dans les prochains jours, nous ferons connaître ici des arguments qui pourront être utilisés pour votre lettre. Ci-dessous, le tract, et le document dans lequel nous vous donnons des conseils pour la rédiger, l'envoyer.



































Le tract complet avec la deuxième page : https://drive.google.com/file/d/1a9q1W_FIdX3UjnoEp7k7WM31BYd4NJ1m/view?usp=sharing
Pour faire sa lettre, nos conseils et informations :